Rencontre avec Régine Baonville
ADL : Madame Baonville, racontez-nous l’histoire de la Boutique Coccinelle
Régine Baonville : C’est une dame, originaire de Bruxelles et venue habiter dans la commune de Rendeux, qui a ouvert la boutique Coccinelle qui, à l’époque, ne proposait que des vêtements pour enfants. Son époux, commercial, avait découvert, en passant par Barvaux, une petite superficie à vendre, située à côté de l’actuel « Café de La Poste ». Ce fut là le tout premier emplacement de la boutique.
Ensuite, si mes souvenirs sont bons, c’est une dame de Petithan qui a repris le magasin. La superficie étant trop petite, elle a déménagé la boutique là où se situe actuellement le salon de coiffure
« Coiff’Attitude ». C’est en 1986 qu’une troisième personne a repris la société. En 1991, cette personne s’est alors associée avec Sonia Martiny. Enfin, c’est Fabienne Delvaux qui a repris la société et qui l’a agrandie avec, à l’étage, le rayon puériculture. La superficie étant devenue, une fois encore, trop petite, la boutique a, à nouveau, déménagé. C’était il y a plus de 20 ans ! Ce déménagement, ici , Grand’Rue 25, lui a permis de doubler la surface de vente.
En ce qui me concerne, cela fait 17 ans que je travaille dans ce magasin. D’abord comme vendeuse, pendant 4,5 ans, pour Fabienne Delvaux. Ensuite, quand elle a souhaité remettre la boutique, j’ai manifesté mon intérêt. La seule condition était de pouvoir racheter le bâtiment à la propriétaire, Mme Stassart. Ce qu’elle a accepté parce que mon époux est Barvautois…
L’enseigne a donc plus de 45 ans et la dame, originaire du nom de Coccinelle, habite toujours à Barvaux. Elle a aujourd’hui plus de nonante ans mais c’est elle qui m’a conté l’histoire de la boutique. Quand elle se promenait encore dans Barvaux, elle me disait être fière que « sa » boutique soit encore là !
ADL : Une jolie histoire… De quelle manière y avez-vous obtenu un rôle ?
R.B. : Il y a 17 ans, maman d’un bébé en bas âge, je cherchais un travail à mi-temps. Fabienne Delvaux en a entendu parler et elle est venue me proposer de m’engager comme vendeuse à la boutique. J’appréhendais un peu car je ne connaissais rien du métier… Pour apprendre, je me souviens que je montais et démontais les poussettes. Parce qu’il faut savoir que les poussettes arrivent en kit… (rires) !
ADL : Que peut-on trouver en poussant les portes de votre magasin ?
R.B. : En résumé, ce sont des vêtements enfants, de 0 à 16 ans. Pour filles et garçons. Je propose également un rayon d'articles de puériculture. Ces deux rayons m’amènent régulièrement à me rendre sur les routes pour aller voir les collections. Je suis très souvent sur Bruxelles, Courtrai ou encore Gand pour aller voir et choisir ce que je souhaite faire rentrer en magasin.
On peut également trouver, à l’arrière de la boutique, des articles des années précédentes à prix rond. De nombreuses personnes y trouvent leur bonheur !
ADL : Comment faites-vous vos choix de collection ?
R.B. : C’est une question de goût. Si ça me plaît, je prends. Si ça ne me plaît pas, je ne prends pas. Maintenant, je tiens également compte, bien entendu, des goûts de ma clientèle ! Il faut aussi savoir vivre avec son époque et prendre quelques risques.
ADL : Vos choix ne sont-ils pas influencés par la fidélité que vous avez avec certaines marques ?
R.B. : Je suis fidèle à certaines marques, en effet ! Mais il m’arrive de diminuer le budget quand je n’aime pas la collection proposée.
ADL : En parlant de marque, n’est-ce pas là votre créneau ?
R.B. : La Boutique Coccinelle a bâti sa réputation sur le fait de ne proposer que des articles de marque haut de gamme. Dans l’esprit des gens, c’est toujours comme ça. Je voudrais qu’ils sachent que Coccinelle est accessible à tous les budgets, je voudrais tant casser cette image de boutique « chère ».
Lors de « La Journée du Client », par exemple, une personne était étonnée que je vende la marque Garcia qui propose des articles à moyen budget. Et pourtant, je travaille avec depuis plus de 10 ans…
R.B. : IKKS, MAYORAL, ABSORBA, CATIMINI, PEPE JEANS, LEVIS, GYMP, MAXI-COSI, MOULIN-ROTY, AVENT, LILLIPUTIENS, KOEKA, PERICLES, BEMINI, etc.
ADL : Que vendez-vous le plus : des vêtements ou des articles de puériculture ?
R.B. : Disons 2/3 de vêtements contre 1/3 d’articles de puériculture.
Ceci dit, il y a des années où les naissances sont très nombreuses et d’autres pas. On remarque bien souvent ce phénomène, très concrètement, dans les classes d’écoles. Cette année, est une bonne année pour les listes de naissance.
Donc, pour l’achat de mes collections, ce n’est pas évident car je ne sais pas anticiper si l’année en question sera ou non une année à naissances ;-)
Au rayon vêtements, je pourrais parfois acheter un article en 5 ou 6 exemplaires en taille deux ans et sept ans que je n’en aurais pas encore assez alors qu’ils ne partent pas dans les autres tailles. C’est cyclique !
ADL : En parlant de naissances, justement, vous proposez aux futurs parents de composer leur liste. Concrètement, comment ça se passe ?
R.B. : Les clients viennent minimum deux mois avant la naissance du bébé pour établir la liste. Ce délai me permet de passer les commandes chez les fournisseurs. En général, les parents choisissent de mettre les articles dont ils ont besoin en priorité.
ADL : Ce contact avec les futurs parents doit être un moment privilégié…
R.B. : Oui, certainement ! C’est toujours un plaisir ! J’essaie d’apporter mes conseils de maman et, tout récemment, de mamy ;-) sans jamais forcer la main. Si on me demande mon opinion, je la donne.
En règle générale, je fournis aux futurs parents une liste type reprenant tout le nécessaire pour bébé et ils choisissent en fonction de leurs besoins.
ADL : Des anecdotes concernant les listes de naissance ?
R.B. : C’est toujours surprenant d’établir une liste pour un petit garçon et que, en fin de compte, c’est une petite fille ! Sur 17 ans, ça m’est arrivé deux fois ! C’est assez loufoque comme situation mais on fait la part des choses en sachant bien qu’il faut tout recommander ;-)
ADL : On retrouve sur votre site web, www.boutiquecoccinelle.be, la possibilité de consulter les listes de naissance. Un pas vers l’e-commerce ?
R.B. : Cela fera 2 ans en janvier que cette possibilité existe. Je gère moi-même le logiciel et j’en suis contente. Par contre, ça demande une attention constante. Généralement, on attend la naissance du bébé pour venir chercher les articles commandés. Donc, le jour de la naissance et les jours qui suivent, le magasin est pris d’assaut. Mais, entre temps, des articles peuvent aussi être vendus en ligne. Il faut, à tout prix, éviter les doublons ! De plus, en ligne, tant que le paiement n’est pas passé, l’article est toujours présenté comme disponible à l’achat !
L’e-commerce, je n’y pense pas ! D’abord parce que cela implique une masse de travail supplémentaire et, ensuite, parce que je ne prends qu’un article par taille. L’e-commerce impliquerait donc également une toute autre gestion des stocks. Et tout commerçant sait que d’avoir du stock, c’est de l’argent qui dort.
Vous savez, pour un premier enfant ou pour certains achats, les gens aiment tout de même bien se rendre en boutique pour visualiser l’article et prendre conseil. C’est sans doute là notre avantage par rapport au web. Il y a aussi une volonté, pour certains clients, de revenir vers le « petit commerçant » plutôt que de favoriser les grandes chaînes. Ce qui fait, bien évidemment, plaisir à entendre !
ADL : Organisez-vous des ateliers concernant l’allaitement, le portage… pour attirer les parents à franchir la porte de votre boutique ?
R.B. : Je connais une maman qui organise des ateliers pour le portage. Donc, quand je vends une écharpe, je renvoie volontiers vers elle. Mais les écharpes sont de plus en plus faciles à utiliser. J’avoue qu’on ne m’a jamais rien demandé en ce sens et que je n’y ai jamais pensé non plus…
Par contre, j’ai déjà organisé des défilés de mode avec d’autres commerçants de la commune. Mais cela représente un gros investissement (financier et en temps). J’organise plus volontiers des journées « portes ouvertes » ou des week-ends « promo ». C’est bien plus porteur car les clients attendent les promotions pour faire leurs achats !
ADL : Vos clients, parlons-en. Qui sont-ils ?
R.B. : Ce sont principalement des gens de l’extérieur de la commune. De Marche-en-Famenne, par exemple. J’ai également des mamans qui viennent pour leurs enfants mais qui ont, elles-mêmes, été habillées par Coccinelle. La recherche de vêtements de cérémonie comme les baptêmes et les communions poussent aussi les gens à franchir le seuil de la boutique. Ils savent que je propose telle et telle collections et qu’ils vont trouver ce qu’ils recherchent pour leurs enfants.
Et, j’avoue, qu’après autant d’années, je dois encore me faire connaître. Certains passent la porte en me disant qu’ils n’avaient jamais vu qu’il y avait une boutique dédiée aux enfants à Barvaux ! Et pourtant, ça fait plus de 20 ans que le magasin est situé dans la Grand’Rue !
ADL : Comment faites-vous pour vous démarquer face aux grandes enseignes qui se situent, aussi, maintenant, non loin de Barvaux ?
R.B. : Je pense que le conseil, la qualité du service après-vente et le contact restent les grands atouts des petits commerçants. Je suis également persuadée que les clients viennent pour la personnalité du commerçant.
ADL : Vous êtes une des cinquante commerçantes à accepter les chèques commerces (qui, rappelons-le sont distribués en tant que prime de naissance et prime à l’installation d’une station d’épuration individuelle). Etes-vous satisfaite de l’initiative et du retour ?
R.B. : Très satisfaite ! Avec ces chèques, c’est la garantie que l’argent est dépensé chez des commerçants de la commune. C’est une excellente chose ! Cela a aussi permis à certaines personnes d’oser pousser la porte.
ADL : Des projets pour l’avenir ?
R.B. : Tenir !
Si Barvaux pouvait accueillir un peu plus de commerces, ce serait une excellente chose. Par exemple, il n’y a pas un week-end où on ne me demande pas où acheter des chaussures… Il faudrait revenir à des petits commerces de qualité comme un vendeur de fruits et légumes, un fromager… Une bonne signalisation des parkings serait également judicieuse. Dommage également qu’il y ait autant de particuliers qui louent leur rendez-de-chaussée en habitation plutôt qu’en cellule commerciale. Enfin, il existe un sentiment d’insécurité sur la localité, particulièrement à la tombée du jour.
ADL : Et si c’était à refaire ?
R.B. : Je réfléchirais à deux fois. J’adore ce que je fais, heureusement ! D’ailleurs, je dis toujours que si je devais arrêter, ce serait un échec pour moi dans le sens où je ne serais pas allée au bout de mon projet. J’espère que j’aurais rendu service à beaucoup. En tout cas, j’ai fait tout ce que je pouvais pour y arriver. Ça, c’est certain !
Boutique Coccinelle
Grand'Rue 25 | 6940 Barvaux
Tél.: 086 21 19 30
GSM : 0479 41 78 27
boutique.coccinelle@skynet.be
www.boutiquecoccinelle.be
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Entretien rédigé par Caroline Lamy
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