jeudi 26 janvier 2017

Evolution de parcours | Christophe Latet, Directeur du Centre Culturel de Durbuy

Christophe Latet, Directeur du Centre Culturel de Barvaux


S’il est vrai que tout change tout le temps, il est vraisemblable également que la passion de son métier n’a toujours pas quitté Christophe Latet, Animateur-Directeur du Centre Culturel de Durbuy ! Nous sommes allés à sa rencontre, plus de 5 ans après notre premier entretien. L’homme est toujours aussi affable et loquace et nous avons voulu savoir comment une telle structure se situait dans la société d’aujourd’hui…





La période est, on ne peut mieux choisie, précise Christophe, pour refaire le point. Nous sommes en pleine élaboration du futur Contrat Programme. C’est-à-dire que pour fin 2018, nous devrons avoir défini les nouvelles orientations pour les années 2020-2025 ! Aussi, pour y parvenir, nous allons organiser, comme le prévoit le nouveau décret 2013 sur les Centres Culturels, un retour vers les consommateurs de la culture, nos usagers.

ADL : Il s’agit là d’un véritable retour sur les fondements de l’Education Permanente des années 70 ? 

Christophe Latet : En quelque sorte, oui. Le législateur a souhaité, en tout cas, l’organisation d’une expression citoyenne en bonne et due forme avec la mise sur pied de Conseils d’Orientation, issus de la société civile, associative et économique. Il est urgent de mener des débats de fond sur l’avenir de notre société et l’enjeu de la culture au sein de celle-ci. Notre diagnostic de départ doit être partagé et confronté avec les habitants. Saviez-vous que l’éducation populaire (sport et culture) est née dans l’après-guerre lorsque nos dirigeants se sont demandés comment on allait bien pouvoir occuper les populations qui demandaient plus de temps libre ? Si les années 80 ont été l’âge d’or de la culture, les citoyens se sont transformés, en une cinquantaine d’années, en de véritables consommateurs dénués de tout sens critique. C’est par moment pathétique de constater comme la finance nous fait avaler n’importe quoi. L’arrivée au pouvoir d’un Donal Trump en dit long sur nos sociétés. Il est devenu urgent d’interroger le sens du lien social… à l’heure, notamment, de l’hyper-communication technologique !

ADL : Cela veut dire aussi rencontrer la population de manière nouvelle ? 

C.L. : Bien sûr ! Si nous voulons partager une analyse de territoire, nous devons aussi nous adapter aux nouveaux moyens de communication. Le Centre Culturel a refait son site internet  et utilise d’ailleurs maintenant une page Facebook, un compte Instagram et un compte Twitter. Nous devons aller là où se trouvent les gens. On parle de démocratisation de la culture dans le sens où elle doit être capable de rentrer dans tous les foyers et permettre un regard critique sur ce qui nous entoure. Si c’est pour manger de la variété télévisée tous les jours, nous produirons des bons citoyens respectant le moule, pas des consommacteurs !

ADL : Vous évoquiez jadis une volonté de vous tourner davantage vers les entreprises. Cela a-t-il pris comme vous le souhaitiez ? 

C.L. : Pas vraiment. Certains spectacles ont, en effet, été réservés pour partie par des entreprises, mais ce fut ponctuel. Notre tissu économique n’est pas assez dense. Et puis, nous n’avons pas non plus, en interne, un service commercial pour le promouvoir. Par contre, le bel outil que nous avons (ndlr : la salle Mathieu de Geer) nous a conduit progressivement à oser prendre des risques en termes de programmation. Par exemple, les 20 et 21 mai prochain, nous aurons l’immense chance d’avoir, à Barvaux, Les Baladins du Miroir ! Un spectacle qui coûte cher mais que nous amortissons en 3 ans avec 2 autres Centres Culturels (Marche et Rochefort). Ce type de projet nous demandera de nous adresser aux entreprises locales afin de voir si elles sont demandeuses de certaines places « privilèges ».. Dans notre objectif de démocratisation de la culture, nous voulons aussi nous associer à des partenaires locaux tels l’ASBL Durbuyssimo et son festival de musique classique, l’Office Communal du Tourisme et son symposium de sculptures ou encore la Maison Citoyenne. Nous cherchons de plus en plus à travailler en amont avec eux pour inscrire leurs actions dans un tout cohérent au niveau du territoire !


Contact général : 086 21 98 71
Siège social : Maison Legros | Grand'Rue 40a, 6940 Barvaux-sur-Ourthe
Salle de Spectacles : Salle Mathieu de Geer | Parc Julienas 2, 6940 Barvaux-sur-Ourthe

Entretien rédigé par Xavier Lechien, janvier 2017

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