ADL : Pouvez-vous m’expliquer ce qui vous a attiré dans le métier de coiffeuse ?
Caroline Gervais : Depuis toujours, j’aime le contact humain et être à l’écoute des gens. Pour moi, un rendez-vous chez le coiffeur doit être un réel moment de bien-être et d'évasion du quotidien pour le client. J’apprécie également le côté artistique du métier qui rend les journées différentes les unes des autres.
ADL : Quelle formation avez-vous suivie ?
C.G. : Après mes études primaires, j’ai directement entamé des études secondaires en coiffure à l’Athénée de Marche et à l’Institut Maria Goretti, à Liège. J’ai terminé par une 7ème année de formation à Jambes.
Durant toutes ces années, j’ai effectué mes stages chez Béatrice Hogge, à Bomal. Elle m’a énormément appris et je lui en suis encore très reconnaissante. C’était une belle rencontre !
ADL : Suivez-vous encore des formations actuellement ?
C.G. : Oui, environ 2 à 3 fois par an. Celles-ci sont données par des coiffeurs agréés par des firmes de produits capillaires. En général, j’essaie de les faire venir au salon pour ne pas perdre de jour de travail et en faire bénéficier mes client(e)s. C’est également plus facile que dans une salle de cours.
Pour les coiffures plus techniques, telles que les tresses ou les chignons, je consulte également des sites et vidéos sur Internet.
ADL : Quel a été votre parcours professionnel ?
C.G. : Après mes études, (NDLR : C. Gervais avait à peine 20 ans à l’époque), j’ai appris que ce salon de coiffure allait bientôt être remis. Après quelques mois d’attente, je l’ai repris. C’était le 1er octobre 2007.
ADL : Vous étiez très jeune pour vous lancer…
C.G. : En effet, je reconnais que ça me faisait assez peur et que je me posais, alors, beaucoup de questions : serais-je en mesure de rembourser le prêt et d’assurer la gestion financière du salon ? … Mais ma famille m’a encouragée à le faire et je la remercie encore car je ne regrette absolument rien !
ADL : Qui sont vos clients ?
C.G. : Principalement des gens de la région, mais également des personnes venant de plus loin (Liège, Charleroi …) qui logent dans les campings durant les vacances ou lorsqu’ils sont de passage dans la région.
ADL : Votre clientèle a-t-elle évolué ? Est-elle plus exigeante ?
C.G. : Non, au contraire, je dirais plutôt qu’elle est de plus en plus à l’écoute car davantage en confiance. Si je donne beaucoup, je dois reconnaître que je reçois également énormément. Ce sont ces échanges que j’aime avant tout !
ADL : Comment vous êtes-vous fait connaître ?
C.G. : En tant que Barvautoise, beaucoup me connaissaient déjà et ma participation aux différentes fêtes locales me permet d’aller à la rencontre des gens. Sinon, avant l’ouverture, j’ai distribué un toutes-boîtes dans la commune et, maintenant, j’insère une publicité dans le Vlan de temps en temps. Le bouche à oreille fait le reste ! Ma situation au centre de Barvaux m’assure également une bonne visibilité.
ADL : Selon vous, quelles sont les qualités indispensables d’une coiffeuse ?
C.G. : Le coiffeur se doit, avant tout, d’être à l’écoute de sa clientèle, tout en la conseillant au mieux. En outre, il doit faire preuve d'un sens du contact humain et de créativité. Enfin, être résistant physiquement pour faire face aux longues heures de travail debout.
ADL : Les activités de coiffure à domicile progressent rapidement vu le nombre croissant des personnes très actives ou âgées. Y avez-vous déjà songé ?
C.G. : Non. Je préfère recevoir mes clients au salon pour les sortir de leur quotidien et leur offrir un bon moment de détente ici. Comme, jusqu’à présent, j’ai eu suffisamment de travail au salon, je n’ai jamais dû y penser.
ADL : Nous dénombrons 27 coiffeurs dans la commune. C’est énorme !
C.G. : En effet, c’est assez surprenant. Mais, d’après des personnes plus âgées que moi, il y en a toujours eu autant à Barvaux. Ils fonctionnent grâce aux nombreux petits villages sans coiffeur dans la région, ainsi qu’aux touristes. Ceci dit, la concurrence n’a jamais fait de tort ! Nous sommes à une époque où les gens aiment bien de changer …
ADL : Voulez-vous dire que la clientèle est infidèle ?
C.G. : Certains des clients sont fidèles, d’autres non, car ils aiment le changement. Chaque coiffeur a son style et sa façon de couper. Contrairement à avant, il y a maintenant énormément de looks/styles, de couleurs… différents. C’est un métier en constante évolution.
ADL : Dans ce cas, comment se démarquer des autres ?
C.G. : En ce qui me concerne, je mise surtout sur le contact et l’écoute. C’est ainsi que je préfère passer 10 minutes de plus avec une cliente pour savoir précisément ce qu’elle veut. Mais restons modestes, tous les coiffeurs ont leur point fort !
ADL : Vous fréquentez-vous ici, à Barvaux ?
C.G. : Non, pas spécialement, si ce n’est avec Bernard Chariot que j’ai rencontré dans le cadre du carnaval. Un bel échange de générations : expérience et nouveauté !
ADL : Le secteur de la beauté et du bien-être se porte très bien, en dépit d’un contexte économique difficile. Les hommes et les femmes n’ont jamais eu autant envie de prendre soin d’eux. Comment expliquez-vous cela ?
C.G. : Les magazines de mode et la publicité y jouent un rôle important. Les hommes deviennent aussi coquets que les femmes (rires). De plus, dans un monde où le stress est partout, nous éprouvons de plus en plus le besoin de lâcher prise et de nous faire plaisir.
ADL : Avez-vous déjà songé à proposer d’autres soins du corps à vos clients ?
C.G. : Oui, j’ai déjà pensé à un coin « manucure » ou à la pose de faux cils (très tendance pour le moment), mais le problème c’est que le salon est trop petit et que je ne souhaite pas déménager.
ADL : Le coiffeur vend également de plus en plus des produits capillaires (des shampoings et des crèmes de soins), ainsi que des accessoires pour les cheveux ou bijoux. Est-ce devenu un incontournable ?
C.G. : Pour moi, la vente de produits capillaires est complémentaire à l’activité de coiffure afin d’assurer un bon suivi à la maison entre deux rendez-vous. Les produits de grandes surfaces, même de marque, n’ont pas la qualité des produits vendus dans un salon de coiffure.
En ce qui concerne la vente de bijoux, c’est un « plus ».
ADL : Comment sélectionnez-vous vos produits ?
C.G. : Je pense que toutes les marques se valent. Chaque coiffeur à ses marques avec lesquelles il se sent à l’aise. Moi, je me limite à 3 marques : L’Oréal pour les colorations, Revlon pour les poudres décolorantes et Hantésis pour la permanente bio.
Avant de les proposer aux client(e)s, je teste les produits sur moi et ma famille (rires).
ADL : Etes-vous sensible aux produits naturels ?
C.G. : Non, pas vraiment. Excepté la permanente bio, je n’y crois pas trop. Trouvez-moi un produit naturel qui vous décolore les cheveux ! Tout ne saurait pas être entièrement bio … De plus, le bio coûte très cher.
ADL : Quelles sont les dernières tendances en matière de coiffure ?
C.G. : Les colorations blanc/gris, le « tie and dye » pour les jeunes filles (pointes décolorées) et les tons châtains ou flashy tels que le rouge ou le cuivré.
ADL : Quelle est votre plus grande satisfaction ?
C.G. : C’est le soutien et les témoignages de sympathie de mes clients dans les bons et mauvais moments : lors de mon mariage où près de 30 clients étaient présents à la sortie de l’église, lors du décès de mon papa ou à l’occasion de la naissance de mon futur enfant.
ADL : Comment voyez-vous les prochaines années ?
C.G. : J’espère maintenir mon activité et continuer à augmenter progressivement mon chiffre d’affaires.
ADL : Quels conseils donneriez-vous à ceux qui voudraient se lancer ?
C.G. : D’avoir les reins solides et de ne pas lâcher !
Dans tous les domaines, on devrait davantage pousser les jeunes à se lancer. On ne croit pas assez en eux. Moi, je le répète, j’ai eu la chance d’avoir ma famille qui m’a soutenue et accompagnée dans mon projet.
Coiff’Attitude
Salon de coiffure dames/hommes/enfants
En Charotte 1 | 6940 Barvaux
Tél. : 086 40 15 82
Ouvert de 8h00 à 12h00 et de 13h00 à 18h00 du lundi au samedi - Fermé le mardi
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